Aujourd’hui, je donne mon avis sur une série de Netflix : l’amour en laisse
Voici la présentation qui en est faite par la production “S’aimer dans la douleur, c’est le contrat que passent deux collègues pour fixer les règles de leurs jeux sexuels qui consistent à se faire du mal pour se faire du bien…”. Il s’agit d’une série coréenne, classée humour. A priori, de quoi se détendre. Au cours du scénario, M. devient soumis et Mme devient une dominatrice.
Avis général sur la série l’amour en laisse
C’est bien ! L’introduction fait tout à fait “sitcom”, série de l’après midi. En dehors de cela, l’image est belle et esthétique.
La présentation du personnage principal est digne d’un récit d’écolier. On enchaine sur des youtubeurs et des luttes d’homophobie, et du machisme : un bingo Netflix en 3 minutes. Mais bon, c’est un passage obligé, pour la plateforme.
Curieusement, alors que le sujet se prête à la caricature, on s’en éloigne. Même au niveau des schémas classiques de Netflix où une scène érotique ou sexuellement explicite arrive très, très rapidement.
Clairement, ce n’est pas un porno.
Ce que j’ai aimé :
Sans divulgâcher le scénario, la situation qui déclenche toute l’histoire est assez rigolote.
Globalement, j’ai apprécié la manière dont sont traitées un grand nombre de notions.
En effet, différents sujets sont traités, par exemple l’inquiétude d’être sale, inquiété, voire que le partenaire nous quitte. Beaucoup de pratiquants, débutants ou non, possèdent ces peurs. Il y a également, en lien, la difficulté de rencontrer un partenaire. Et toujours dans ce cadre, internet est une bonne chose, des échanges sont montrés et cela ancre la série dans la modernité et le réalisme.
Des défauts de jeunesse sont montrés, c’est cohérent avec leur état de débutants. Lui, est au départ la caricature : il retient, retient, puis ouvre les vannes d’un coup. J’admets que je connaissais ce travers surtout chez les dominants débutants.
Sur les clichés encore, le personnage féminin est à jour de toutes les luttes de pouvoir, et même si elle lutte contre ces reproductions sociales, elle partait sur des schémas classiques homme dominant, femme soumise qui paraissent “évident” pour beaucoup.
Mais encore ?
La première entrée en matière est bien retranscrite, on sent une certaine tension, appréhension. Et ensuite l’euphorie d’avoir fait quelque chose de plaisant, pour les deux.
J’apprécie l’introspection, le fait que ça fait partie d’une découverte de la personnalité, en plus du domaine BDSM. Et ce, pour les deux personnages, qui évoluent en fonction de la découverte. La franchise dont elle fait preuve devrait nous inspirer tous, débutants ou pas. Elle ne fait pas semblant. Lui est très fier de porter son collier. Après s’être renseignée, elle a plus d’assurance et fait tout pour tenir le rôle. Je trouve qu’il y a une bonne présentation des “règles de bases”, et le fait que chaque couple, ou plus exactement duo, a ses propres règles. Par ailleurs, lorsqu’elle fait une erreur et s’en rend compte, elle l’explicite clairement, et en ce sens, c’est un vrai exemple.
Le sujet lui-même “un homme soumis” est traité loin des caricatures, c’est appréciable.
L’ensemble des sensations est montrée. La métamorphose de la honte redoutée et du plaisir fournie par des insultes dans le cadre BDSM est bien montrée
La fabrication progressive du personnage de dominante, et de soumis, l’envie de nouveaux accessoires, tenues etc. Les soins après la douleur et les doutes de la dominante.
Ce que j’ai moins aimé :
On retrouve souvent des questions d’adolescentes, tout comme 50 nuances de Grey : d’un côté cela peut avoir une utilité, j’en conviens, mais ce qui me dérange est le décalage : des situations d’adolescents dans des corps d’adultes.
La place domination sexuelle dans le champ de la domination homme-femme. En effet, la quête “gynarchique”, me dérange un peu, lorsque l’héroïne mélange les deux. Mais c’est peut-être ce que beaucoup de soumis souhaite, et je ne suis pas connaisseurs suffisamment pour en parler.
Voici par ailleurs un post sur les films BDSM : https://intime-photographie.fr/forums/lien-decouvertes/le-film-bdsm